PIERRE DAMAGEUX, AGRICULTURE BIO : « UNE CONCEPTION DIFFÉRENTE DU MÉTIER »

Installé depuis 1989, Pierre Damageux se trouve à la tête d’une ferme de 50 hectares. Homme de conviction et sensible aux questions environnementales, il a décidé, en 2008, de convertir son exploitation au bio.

«Plusieurs raisons expliquent ce choix. Tout d’abord, j’ai la fibre écologique bien entendu. De plus, des règles de plus en plus drastiques ont touché le stockage des produits phytosanitaires. Cela a engendré une prise de conscience quant à la dangerosité de ces matières. Enfin, l’Europe proposait de racheter les quotas aux betteraviers qui renonçaient à leur production. Je me suis engouffré dans la brèche et j’ai décidé de me lancer dans une transition bio. Il me fallait un fond de roulement car un tel changement coûte cher », explique Pierre Damageux.

Une conversion de ce type s’effectue en plusieurs années. Aujourd’hui 40 des 50 hectares de sa ferme sont cultivés selon les principes de l’agriculture biologique et pour 2018, l’ensemble de ses champs seront estampillés bio. Pierre Damageux a obtenu une certification Bio, un sésame qui n’est pas simple à obtenir car il faut pour ce faire engager des procédures administratives lourdes.

Un véritable précurseur

Cela n’a pas freiné notre homme qui produit désormais des céréales, des pommes de terre et des légumes (oignons et racines d’endives).

« Quand on opte pour le bio, on remet complétement en cause sa manière de fonctionner. La conception de la culture est différente, on n’utilise plus de produits chimiques, on intervient avec un outillage différent sur les cultures », souligne Pierre Damageux.

Concernant l’équipement, il a été soutenu par la CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) La Verloosoise à laquelle il adhère. Cette dernière lui a financé des machines. Le bio nécessite également de la main d’oeuvre, ainsi durant l’été, l’agriculteur emploie 5 saisonniers, ce qui crée de l’emploi localement. Sa production s’écoule auprès de coopératives spécialisées mais l’intéressé souhaiterait qu’à l’avenir une partie de ses récoltes soit intégrée dans des circuits courts de consommation.

Sur l’agglomération, Pierre Damageux fait des émules

L’exemple de Pierre Damageux fait des émules un peu partout. Mais localement, à Loos-en-Gohelle, 3 autres agriculteurs (Thierry Bailliet, Samuel Vanheuversuin et David Saintive) lui ont emboité le pas et se situent en phase de transition. A 4, ils se sont regroupés au sein d’une SCEA appelée BioLoos qui a répondu à un appel à projet lancé pour exploiter plusieurs hectares en bio suite à l’arrêt d’un exploitant agricole.

« A Loos-en-Gohelle, près de 10 % des 700 hectares de terres agricoles seront cultivés en bio. La moyenne nationale se situe à 2 % », constate Pierre Damageux.

Il fait figure de précurseur et sa démarche va bien plus loin. En effet, pour s’en persuader, il suffit de jeter un oeil sur le toit de sa grange qu’il a doté de 140 m² de panneaux voltaïques.

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